Les Rapines Du Duc De Guise by Jean (d) Aillon

Les Rapines Du Duc De Guise by Jean (d) Aillon

Auteur:Jean (d) Aillon [Aillon, Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782709631501
Éditeur: JC Lattès
Publié: 2008-10-08T16:38:54+00:00


14.

Après l’entrevue de Charenton, le cardinal de Bourbon rentra à Reims, Aumale et ses gentilshommes rejoignirent leur compagnie pour marcher sur la Picardie, et le duc de Mayenne entra dans Paris vêtu en bourgeois, escorté par un seul écuyer. Il se rendit discrètement rue de la Plâtrière, chez François d’O, avant de retrouver plus tard ses hommes d’armes à Charenton d’où il partit pour Joinville.

Avec le mauvais temps et la froidure, il fallut près de huit jours à sa troupe pour gagner la principauté des Guise.

Cette principauté, créée par Henri II pour Claude de Lorraine – le grand-père d’Henri de Guise –, n’était que la petite ville de Joinville. Mais, dans le château qui dominait la cité, le Balafré se sentait chez lui. C’est de là qu’il préparait la revanche de sa famille, rejetée de la cour par Henri III alors que son grand-père, Claude, puis son père, le premier Balafré, avaient été les favoris des rois précédents.

À Joinville, Mayenne trouva non seulement son frère le duc mais aussi son cadet, le cardinal de Guise. Il leur fit un récit détaillé de ce qu’il avait appris, puis ils préparèrent ensemble les derniers détails de la prochaine offensive militaire qui permettrait d’imposer au roi, par la force, les décisions du traité de Joinville.

Ils œuvrèrent ainsi quatre ou cinq jours. Leur entreprise devait aussi bien effrayer la cour que rassurer les ligueurs inquiets de leur faiblesse. Pour ne pas être écrasé par l’armée royale, pas si faible qu’on le disait, Guise avait besoin de troupes mercenaires allemandes et albanaises. Il fallait organiser leur arrivée et les répartir dans les différents régiments du duc, mais aussi renforcer les postes de garde sur toutes les routes conduisant au-delà du Rhin pour arrêter les émissaires que Navarre pourrait envoyer au comte Jean Casimir de Bavière, afin d’acheter des reîtres et des Suisses. Enfin et surtout, il fallait préparer soigneusement le soulèvement des villes qui s’étaient données à la Ligue.

Quand tout fut au point, Mayenne repartit avec ses cinquante hommes pour rejoindre son armée dans le Poitou où les escarmouches de ses troupes avec les huguenots de Navarre étaient incessantes, mais rarement à l’avantage du Lorrain. Malgré sa hâte, le duc fit en chemin une halte au village d’Arcueil. Là, très à l’écart des habitations, les Guise possédaient un château fortifié, abandonné depuis des années et vidé de tout mobilier et équipement. Seuls un concierge, sa femme et trois valets d’armes gardaient les lieux.

Le château n’était qu’une grosse maison crénelée entourée d’un fossé nauséabond avec un pont-levis et deux tours d’angle, l’une ronde et l’autre carrée. L’endroit paraissait désert mais ce n’était pas le cas, car deux cheminées fumaient.

À quelques dizaines de toises se dressait un second logis entouré d’un mur où vivait le fermier qui s’occupait des terres environnantes. C’est là que le duc abandonna son escorte. Ayant ôté sa bourguignote et accompagné seulement de son écuyer, il se rendit au pont-levis devant lequel l’écuyer sonna dans sa trompe pour faire baisser le pont et ouvrir la grille.



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